Pyrogravure sur bois : tout savoir !


Pyrogravure sur bois : tout savoir !

Si vous avez l'intention de vous lancer dans la pyrogravure, vous avez certainement vu des réalisations effectuées sur divers supports. Parmi eux, le bois occupe une place de choix. Il s'agit en effet du matériau le plus populaire parmi les pyrograveurs amateurs ou confirmés, et ce pour de multiples raisons. Facile à travailler et à décorer, léger, bon marché et polyvalent, il possède toutes les qualités requises pour constituer un excellent support aux techniques d'artisanat en pyrogravure.

Grâce à ce guide, vous apprendrez tout ce qui pourra vous être utile pour pratiquer la pyrogravure sur bois avec votre pyrograveur, quels bois utiliser, quelles façon de travailler privilégier. Vous pourrez ainsi découvrir vos outils, améliorer votre style et votre science du dessin pour créer des motifs ou des représentations décoratifs et personnels sur vos boiseries et objets menuisés, pour le plus grand plaisir des yeux.

Comment fonctionne la pyrogravure sur bois ?

Le principe de la pyrogravure sur bois réside simplement dans l'attaque physique du support par la chaleur du fer ou du stylo à graver. L'application de l'embout dégageant une forte chaleur à la surface du bois induit en retour une réaction de carbonisation (oxydation) sans flamme de la lignine et de la cellulose, qui sont les principaux constituants de ce dernier. Cette dégradation entraîne l'apparition de fines taches d'une couleur sombre pouvant présenter diverses nuances, allant du brun léger au noir charbon.

Par ailleurs, la combustion du bois en réduit le volume, et la dégradation du support se manifeste donc sous la forme d'un relief d'enfoncement permanent à sa surface.

Ainsi, plus le temps d'application et la pression exercée seront importants, plus le contact du fer créera une marque profonde, et plus sa couleur se rapprochera du noir. Cette propriété permet, pour un même embout de stylo pyrograveur, de varier grandement le style et l'apparence du trait qui en résulte. Les effets de profondeur ou de perspective, par exemple, peuvent être rendus en utilisant les différences d'aspect que l'utilisation de cette technique permet d'obtenir.

Il est possible de passer plusieurs fois sur un même endroit, afin de le creuser ou d'en corriger la teinte ; toutefois, souvenez-vous que l'action du pyrograveur est irréversible et qu'il ne permet que de foncer, et jamais d'éclaircir, le dessin.

La pyrogravure sur bois autorisant une bonne précision, elle peut être utilisée de façon extrêmement libre et créative, avec la réalisation de dessins de toutes sortes et de toutes dimensions, dont le style peut aller du simple symbolisme minimaliste à la figuration réaliste d'animaux ou de paysages.

Pourquoi le bois est-il un bon support pour la pyrogravure ?

Dans tous les domaines, l'artiste recherche très souvent la multiplication des possibilités, la polyvalence du jeu et le repoussement de ses limites créatives. De ce point de vue, le bois est le matériau royal pour la pyrogravure. En effet, son épaisseur, sa solidité, le caractère très local de la combustion, en font un excellent support de travail pour qui souhaite nettement explorer le potentiel de cet art. Le bois offre ainsi la possibilité de creuser franchement le motif sur plusieurs niveaux, ce qui apporte une profondeur supplémentaire à l'ouvrage.

En tant que technique réservée aux utilisateurs confirmés, elle permet cependant à la pyrogravure sur bois de se poser comme un art intermédiaire entre le dessin et la sculpture.

Comme le bois est lui-même utilisé dans de nombreux domaines et que l'on fabrique à partir de ce dernier une immense variété d'objets, la pyrogravure permet de décorer avec une grande liberté tous ces ouvrages issus du travail artisanal : meubles, mais aussi vaisselle, appuis de fenêtre, voire solives... La non-planéité de certaines surfaces, bien qu'elle rende certes les choses plus difficiles, n'est pas cependant un obstacle à l'utilisation de la pyrogravure, y compris pour un amateur. Le bois étant peu cher et facile à obtenir, on pourra se livrer à divers essais avant de s'attaquer à des ouvrages plus risqués.

La variété des essences compte également pour beaucoup dans la prédilection que les pyrograveurs portent à ce matériau. Diverses duretés et tenues à la chaleur caractérisent chaque type de bois, ce qui permet à chacun de trouver la technique qui lui plaît le plus. Des teintes différentes, une apparence particulière pour chaque espèce d'arbre, complètent le caractère du bois et lui permettent de se présenter, à ce jour, comme le plus polyvalent des supports.

Quel type de bois ?

On fait généralement la distinction entre les bois durs et les bois tendres. Les bois les plus durs utilisés en pyrogravure sont par exemple l'if, le teck ou l'olivier. À l'autre extrémité du spectre, on trouve le bois des conifères tels que le sapin, le pin ou le mélèze, très tendre. Ces derniers étant souvent plus clairs, le trait de pyrogravure pourra être moins prononcé tout en restant visible.

Le point à retenir est que plus le bois sera tendre, plus il brûlera facilement. Au contraire, un bois dur requerra un temps d'application plus long et une plus forte température. Le choix dépendra donc de votre fer si vous en avez déjà un, mais aussi de votre préférence. Si vous débutez, il est préférable d'opter pour un bois assez léger et tendre, qui sera plus facile à travailler.

Le bois est un matériau inhomogène, en raison de sa croissance (variable et plus importante en été) et de sa structure interne. Si les vésicules et les motifs texturaux prononcés et remarquables de certains bois, comme le chêne, sont recherchés par les artisans, ils rendent ces derniers plus difficiles à pyrograver. Le fer et la main subiront en effet des perturbations issues de leurs variations de densité et de dureté.

Pour cette raison, les débutants devront préférer des bois réguliers et droits, dépourvus de nœuds, tels par exemple que le peuplier. Mais le plus conseillé est de faire vous-mêmes différents tests avec les bois que vous trouverez jusqu'à ce que vous parveniez à définir votre préférence. Toutefois, évitez impérativement les bois peints ou vernis, à moins de pouvoir par ponçage ou abrasion retrouver une surface exempte de produits, car ils libèrent à la chaleur des vapeurs très toxiques.

Les différentes figures dessinées par le bois selon l'axe de coupe (cernes de croissance, nœuds, déviations...) sont également à prendre en compte dans le résultat final.

Quel pyrograveur sur bois choisir ? Quels critères ?

Tout dépend de votre niveau et de ce que vous désirez obtenir. Si vous voulez pratiquer la pyrogravure sur une grande diversité de bois, il est préférable d'opter pour un pyrograveur à température réglable (entre 200 et 400°C par exemple), certes un peu plus cher, mais incomparablement plus polyvalent. Quoi qu'il en soit, vous ne pourrez pas faire grand-chose si votre outil ne chauffe pas à au moins 200°C ; en termes de puissances, 30 Watts reste le minimum.

Les embouts utilisables existent en différentes tailles et formes, et nous vous conseillons d'en acheter un certain nombre pour explorer les possibilités de chaque essence de bois.

Enfin, le manche devra être assez isolant pour ne pas trop chauffer lorsque vous utiliserez le pyrograveur, d'autant que vous serez parfois amené à le porter à de fortes températures.

Pyrogravure sur bois